mercredi 10 décembre 2008

Zohar Argov



Juste une petite vidéo pour mettre le son sur le mariage des deux amoureux du message précédent.
La musique « orientale » israélienne est très développée et aimée principalement des communautés venues des pays de culture arabe (du Maroc à l’Iran), on les appelle les Juifs Séfarades ou les Juifs Orientaux. « Sfarad » désigne l’Espagne en hébreu ; les Juifs d’Espagne ayant été expulsé en 1492 sont allés s’installer majoritairement en Afrique du Nord, et on gardé cette dénomination. Des communautés juives y existaient déjà, mais tous ont repris ce terme jusqu’à aujourd’hui.
En Israël la communauté sépharade est bien moins considérée sur l’échelle sociale que la communauté ashkénaze (Juifs d’Europe, étymologiquement, « d’Allemagne »). A titre d’exemple, seuls 6% des profs de fac sont d’origine sépharade ; quand on sait qu’ils représentent une bonne moitié de la population juive en Israël…
Mais revenons à Zohar Argov, né dans une famille originaire du Yemen (sud de l'Arabie saoudite) ayant émigré en Israël, c’est un symbole de la musique orientale israélienne, on peut voir dans la vidéo la dévotion, littéralement, dont il a fait l’objet dans les années 1970 et jusqu’à son suicide en 1987. « La fleur de mon jardin » est certainement une de ses plus belles chansons.

Mariage israélien



Mardi, fin d’après-midi, à Tel Aviv. Dans une boutique de robes de mariées sur Dizengoff – les « Champs-Elysées israéliennes », d’après une habitante de la ville – le khatan (fiancé) vient chercher sa kalah (fiancée) pour partir à leur mariage. Profusion de musique « orientale » (musique israélienne, comme de la musique arabe, mais en hébreu !) dans le magasin à l’arrivée du marié, caméraman, photographe, limousine, tout est là, et encore, c’est épuré, pour un mariage israélien.

Comme l’a si bien souligné une copine polonaise, les mariages israéliens sont un mélange de Russie, d’Europe de l’ouest et de monde arabe… Ca s’appelle Israël !

ps: vous pouvez remarquer au passage la bouée de sauvetage typique des israéliennes... trop de pita!

Ablutions



« Une ablution (latin ablutio, je me lave; lavage) est une purification rituelle de certaines parties du corps avant certains actes religieux. L'eau est un symbole de purification présent dans de nombreuses grandes religions. »
Merci Wiki !
Ci-dessus donc deux manières de faire : chez les Musulmans, le monsieur de l’esplanade des mosquées est en train de passer de l’eau sur ses pieds, ses mains, ses yeux, ses oreilles, son nez et sa bouche (ne rien oublier !) avant d’aller prier. Chez les Juifs, l’eau a aussi une fonction purificatrice (dans le sens religieux du terme), et les lavabos sur l’esplanade devant le Mur du Temple (autrement appelé « Mur des Lamentations ») sont pourvus de sortes de grosses tasses qui correspondent aux dimensions minimum données dans le Talmud (loi orale, mais mise à l’écrit – la Bible est la loi écrite). Ici le rituel de l’eau purificatrice sert avant un repas qui comprend du pain ou après être passé aux toilettes, par exemple (ce qui est plutôt le cas ici, à moins que je ne sois pas encore au courant d’une mode des pique-nique au Mur…).
Dans les deux cas le propos n’est pas de se laver, en réalité, et malgré ce qu’en dit l’étymologie, puisque ces deux rituels doivent être fait sur un corps déjà propre. C’est le rituel qui compte, le symbole de l’eau purificatrice, qui prépare ou remet dans un état de spiritualité plus élevé que l’ordinaire.

Stars & Bucks et autres Nike store made in Palestine


Pas encore de photo du Nike store en magasin, mais en attendant, savourez ce chocotchino en direct d’Al Manara square, la place centrale de Ramallah. Je vous avoue que j’ai mis du temps à comprendre que ça n’était pas tout à fait la même chose que l’original (pas une grande fan de ce genre de chaîne de cafés en général).
Dans une catégorie similaire, on a les noms de commerces transcrits de l’anglais à l’arabe. En arabe littéraire, c'est-à-dire écrit, il n’existe pas de lettres P, V, G (comme dans gugus), ni de moyen d’écrire O comme dans pomme. Le hot dog s’écrit donc en arabe « hout douj », le supermaket devient un « souber markit » (en roulant les R), et la palme pour le coffee shop : « koufi shoub ».
Dans quel mot arabe y-a-t-il le plus de « i » ?
Réponse : Iliktriciti.
(électricité...)

Les portes des Hadj





Vues dans la vieille ville de Jérusalem, dimanche 7 décembre 2008
Les musulmans qui reviennent de pèlerinage à la Mecque décorent leur porte d’entrée avec des peintures ou graffiti évoquant le pèlerinage (un des 5 piliers de l’Islam, ou obligations fondamentales du croyant). Ce qui donne l’occasion de véritables œuvres-d’art urbain. Les motifs qu’on peut voir sont : la Kaaba (graphiquement, correspond au cube noir ; la pierre sacrée de la Mecque), des motifs verts, couleur de l’Islam, des croissants de lune, autre symbole de la religion, des écritures, "Allah", "Ahlan wa sahlan" (bienvenue!), "Zakarou Allah" (souvenez vous de Dieu). Les déclinaisons sont infinies...

Vu dimanche 7 décembre 2008, saison automne-hiver du souk de Jérusalem.
Un bon exemple de la façon dont la France, ses représentants, sont perçus en Palestine. Ici une photo prise dans une boutique de la vieille ville de Jérusalem, côté palestinien. Chirac, à droite, y a laissé un souvenir impérissable lors de son passage dans la vieille ville en 1996 (voir: http://www.youtube.com/watch?v=vsBV9DmakPg, et le si bon "do you want me to go back to my plane", avé l'assent). Jacques est devenu "Jack", parce que bon, faut pas déconner, les lettres qu'on lit pas, c'est pas la peine de les écrire. Le keffieh reste le symbole palestinien le plus national, sans être marqué religieusement. A gauche, Sarkozy, en musulman extrémiste. Mesurez le fossé... et le sens de l'humour!