mercredi 14 janvier 2009

Automne-Hiver à Naplouse




Une petite série sur la mode au marché de la vieille ville de Naplouse, pour donner un peu le ton.

Bien sûr tout est fait en Chine ou en Turquie et importé, du coup on est souvent déçu de ne rien trouver de bien original, mais c'est plutôt dans le choix des articles importés qu'il faut voir le goût local.

Hébron reste la ville palestinienne la plus industrielle sur ce plan; des usines continuent à produire toutes sortes de contrefaçons ou d'objets originaux, surtout en cuir (sandales "de Jésus" qu'on retrouve dans le souk de Jérusalem) ou encore de beaux tapis et surtout la verrerie et la céramique, pour ce qui n'est pas de l'habillement.

Vous pouvez admirer aussi le sens du paradoxe qui est décidément très culturel, puisque ça ne choque personne ici de mettre des mannequins très courts vêtues en pleine rue, sous un panneau de photos de résistants morts au combat (3ème photo)...

Une des façons les plus fiables de distinguer un Israélien d'un Palestinien quand il y a un doute, c'est de regarder les chaussures ou le jean... Je vous laisse apprécier, "chacun ses goûts"! Comme dirait l'autre.

lundi 12 janvier 2009

Papier toilette casher

Oui, comme ça, ça paraît moqueur. Pourtant c’est bien ce qui est écrit sur cet emballage : « usine qui garde (respecte) le shabbat ».

Pourquoi pourrait-on avoir envie de le savoir ? Qu’est-ce que ça change si l’usine fonctionne du vendredi soir au samedi soir ?

Le principe de l’arrêt du travail le samedi chez les Juifs pratiquants repose sur l’obligation négative de ne pas créer ce jour là (le jour commençant à la tombée de la nuit dans le « temps » juif), obligation énoncée dans la Bible à plusieurs reprises, et développée sous toutes ses implications jusqu’à nos jours.

Une de ses implications est celle de ne pas faire tourner une usine dans cet intervalle de temps sacré. Un Juif pratiquant (enfin à ce point là ça s’appelle ultra-orthodoxe), s’il veut être cohérent, ne devra pas acheter de biens produits le shabbat, ou alors son comportement équivaudrait à encourager cette pratique.

Voilà comment on en arrive à parler de religion en lisant des emballages aussi profanes…

dimanche 4 janvier 2009

Fêtes de lumières en plein hiver

Hanoukah, fête juive, se fête du 25 kislev au 3 tevet du calendrier hébreu, ce qui fait qu’elle tombe cette année du 22 au 30 décembre du calendrier dit « civil », ou grégorien (au coucher du soleil pour le début et la fin).

Les fêtes juives comme musulmanes ne changent jamais de date, mais si on prend un calendrier qui n’est pas le leur pour en parler, ce ne sera pas la même chose d’une année sur l’autre.

Ainsi l’Aid el Adha, fête musulmane, aura toujours lieu un 10 du mois Dhou-l-Hijja, mais ne tombera jamais à un même date d’une année sur l’autre dans le calendrier civil, du fait du décalage entre calendrier lunaire et calendrier solaire (plus long que ce dernier).

La Noël catholique tombe donc logiquement le 25 décembre du calendrier grégorien (celui que nous utilisons en majorité dans le monde occidental, du nom du Pape Grégoire XIII qui réforma le calendrier julien précédemment utilisé), et le Noël orthodoxe grec et russe tombe aussi le 25 décembre, mais du calendrier julien (de Jules César, qui modifia le calendrier romain antérieur), qui est décalé de 13 jours sur le calendrier grégorien (ce qui fait qu’il arrive un 7 janvier du calendrier grégorien)

Ca va ? Vous suivez toujours ?

Hé oui, comprendre un sac de nœuds, ça demande un peu d’efforts ;)

Tout ça pour dire que dans les Territoires Palestiniens il y a un paquet de jours fériés ;)

(Une amie palestinienne, musulmane, vient même de me dire qu’elle souhaitait vivement que des Juifs viennent encore plus, pour avoir aussi les jours fériés juifs… l’humour aide à vivre !)